Dans le cadre de ses chantiers thématiques, l’ARRICOD a initié plusieurs réflexions qui se sont traduites par la mise en place d’ateliers interactifs appelés « kits de survie », à travers un travail d’échanges et de capitalisation de la part des participants à ceux-ci, des fiches pratiques ont été réalisées pour permettre aux agents des collectivités de bénéficier d’un support pratique et pertinent sur certaines problématiques spécifiques.
Comme vous le savez, l’ARRICOD réalise une veille régulière sur l’évolution des métiers de l’AEICT, notre éditorial concernant l’impact de la baisse des dotations de l’Etat sur les budgets RH des collectivités en était le rappel. La question plus générale du nombre de fonctionnaires apparaît aujourd’hui comme centrale dans les programmes politiques des potentiels candidats aux prochaines élections présidentielles, elle risque donc bien de devenir un nouveau facteur de changement pour les professionnels de l’AEICT, politique pour laquelle l’impact direct des baisses de budgets a déjà pu être constaté.
Aujourd’hui l’ARRICOD vous propose donc la lecture d’un article paru dans la Gazette des communes ainsi qu’une émission de France culture pour mieux en connaitre le contexte et les enjeux.
L’action internationale des villes et des collectivités territoriales
De Yves Viltard
Publié dans la revue « politique étrangère », numéro 3/2020 sur l’ Action Internationale des villes et des collectivités territoriale, Yves Viltard propose une mise en perspective de cette action à l’heure du Covid-19.
Son approche est celle de la science politique et plus précisément des Relations Internationales.
La question est de comprendre l’institutionnalisation de l’AIECT et la formation d’un métier, celui de « diplomate à la Mairie ».
La mutualisation de projets de coopération décentralisée des collectivités territoriales françaises
De Laura Mezei
La forme de collaboration la plus approfondie, la plus ambitieuse et la plus complexe est probablement celle de la mutualisation. Quelques CTF expérimentent la mutualisation de projets de coopération décentralisée avec d’autres collectivités, où viennent parfois s’ajouter d’autres acteurs, notamment les ONG.
Les motivations, contraintes et modes d’organisation des CTF qui s’engagent dans des projets mutualisés sont ici observés et analysés pour tenter de répondre à la question suivante : tous les projets relevant de la coopération décentralisée des CTF gagneraient-ils à être mutualisés ?
Nous nous intéressons d’abord aux raisons pour lesquelles la mutualisation est encouragée et aux moyens déployés au plus haut niveau. Suit une réflexion concernant l’appropriation de l’idée de mutualisation par les acteurs de terrain. Enfin, nous nous interrogeons sur l’avenir de la mutualisation.
L’évolution de l’Action internationale des collectivités territoriales vue par ses artisans
De Hadrien Rozier
La raison d’être de l’ARRICOD, depuis 25 ans, est notamment d’observer et d’accompagner les professionnels de la coopération décentralisée et de l’AICT dans leur métier.
Dans le cadre du chantier de recherche piloté par l’AFD, CIEDEL, Sorbonne, CUF, intitulé : « Internationalisation des territoires : de la genèse à la crise de la coopération décentralisée », l’ARRICOD a décidé d’interroger les praticiens sur leur propre perception de l’évolution de l’AICT et du métier.
Les enseignements ont été très riches – entre convergences franches et divergences plus incertaines, et afin de lancer cette table ronde, je vous propose simplement d’évoquer certains d’entre eux les plus évocateurs :
D’abord, près de 90% des techniciens s’accordent sur au moins trois constats :
L’hégémonie du concept d’AIECT, qui englobe quantité de déclinaisons, comme la coopération décentralisée,
un véritable métier de chargé de RI / AICT en collectivité est en passe d’achever sa professionnalisation,
ils considèrent le monde comme un tout et n’en détache pas l’Europe en termes stratégiques.
Dans une seconde mesure, ce sont près de 60 à 70% de techniciens qui estiment que :
Tout territoire devrait s’emparer de sa dimension internationale aujourd’hui dont il dispose de manière intrinsèque,
plus de 70% aussi observent la croissance d’une priorité économique donnée aux projets RI dans une logique de retombées et de développement local,
autant observent un paradoxe : l’internationalité augmente mais l’AICT ne grandit pas et est remise en cause.
Enfin, les avis divergent fortement sur deux autres considérations qui peuvent paraître importantes :
Les avis sont partagés de manière égale quant à la légitimité politique acquise ou non par l’AICT dans le paysage territorial,
les avis se divisent également entre ceux qui voient que des actions de rayonnement s’imposent aux autres actions telles que la SI, et ceux qui estiment que rayonnement et solidarité sont tout à fait complémentaires.
Ainsi, les réponses et verbatim recueillis par l’ARRICOD qui en a fait la synthèse, sont autant de points de réflexion révélant les enjeux du débat d’aujourd’hui, emprunts de remises en cause et de questionnements.
Le CIEDEL a organisé les 11 et 12 décembre 2017 un colloque consacré aux enjeux, dynamiques et perspectives de l’internationalisation des territoires. L’occasion pour les professionnels de l’AEICT et les chercheurs engagés sur ce terrain de recherches, d’échanger sur les modalités de l’action publique locale.
Au cours de ces 2 jours de colloque, plusieurs décennies d’engagement local à l’international ont été explorées, sur la base des témoignages des acteurs. L’éclairage de chercheurs mobilisés depuis plusieurs mois par l’équipe du CIEDEL au cours d’ateliers préparatoires, a permis de mettre en perspective les évolutions récentes de l’AEICT : la mesure des impacts sur les territoires français, les conséquences des alternances politiques dans les exécutifs des collectivités, les réformes territoriales issues des lois MapTam et NOTRe, l’apparition de nouvelles thématiques d’échanges, le passage de la « coopération au développement » à une « coopération économique », etc. Autant de sujets déjà étudiés au cours des différents chantiers de l’ARRICOD.
L’association était présente pour contribuer aux débats avec les interventions de plusieurs adhérents sur des thèmes variés : étude territoriale sur la coopération économique, coexistence et articulation des logiques « solidarité » et « économique », évolutions de l’AEICT, etc.
Le CIEDEL a mis en lignela synthèse du colloqueainsi que les nombreuses contributions, notamment celles des membres de l’ARRICOD :
Retrouvez l’intégralité des contributions encliquant ici.
Vous êtes cordialement invités à réagir via le site ou en nous interpellant via notre adresse arricod@gmail.com ou encore lors de nos prochaines Universités les 6 et 7 décembre 2018.
L’ACTION INTERNATIONALE DES MÉTROPOLES EN QUESTION
Entre attractivité et pratiques de coopération
de Hadrien Rozier lauréat 2015 des prix Masters de l’INET Strasbourg
Publié aux éditions l’Harmattan
A l’aune de la récente recomposition de la carte territoriale, les métropoles sont devenues des acteurs de premier plan, dotées de compétences renforcées et de nouveaux enjeux. Parmi ceux-là, l’action internationale semble aujourd’hui se conjuguer entre attractivité du territoire à usage compétitif d’une part, et coopération décentralisée d’autre part. La présente étude pose sur le sujet un questionnement essentiel : sous quelle forme pourrait-on faire de l’action internationale une politique publique locale ?
THESE : L’action internationale des collectivités territoriales : un outil de développement des territoires français ?
Par Elise Garcia Sous la direction de Sid-Ahmed Souiah et Élisabeth Auclair.
Soutenue le 19 décembre 2013 à Cergy Pontoise
Résumé : Le mouvement accru de rationalisation des dépenses publiques conduit les acteurs publics français et notamment les collectivités territoriales à faire de nombreux choix et arbitrages parmi les initiatives menées en-dehors du champ traditionnel de leurs compétences obligatoires. « Que faire de l’Action Internationale ? » est au centre des débats, alors que la demande sociale est toujours plus conséquente sur les territoires français. Comment comprendre qu’en parallèle des efforts de plus en plus importants demandés aux citoyens, on dépense de l’argent public ailleurs? En période de crise, certaines politiques publiques sont remises en question et peuvent paraître superflues. Au premier regard, l’action internationale est de celles-ci. Ce travail vise à répondre à la question suivante : pourquoi les collectivités territoriales coopèrent-elles à l’échelle internationale ?
Les actions internationales des collectivités territoriales relèvent historiquement d’une démarche de solidarité internationale. La perception de la coopération décentralisée comme outil d’aide au développement dans les pays partenaires est, encore aujourd’hui, une réalité constamment rappelée dans les discours des élus locaux, des associations partenaires, et de l’Etat. Aussi, la coopération décentralisée ne révolutionne-t-elle pas les objectifs généraux de l’Aide Publique au Développement, dans la mesure où elle constitue davantage un changement d’échelle qu’un changement de modèle. Pourtant, ces dernières années, apparaissent des visions plus « stratégiques » de l’AICT, qui a connu des évolutions en termes notamment de diversification géographiques et thématiques. On voit ainsi se développer de plus en plus d‘actions internationales à caractère économique ou visant le rayonnement des territoires et leurs positionnement sur la scène internationale.
En 2013, l’Action Internationale des Collectivités Territoriales se situe donc, selon les contextes, quelque part entre l’aide et une véritable co-opération. La nécessaire synthèse entre les attentes émises par les collectivités territoriales étrangères et l’intérêt local pour les territoires français oblige alors à questionner les aspects fondamentaux que sont le partenariat et la marge de négociation des deux parties. La réciprocité peut-elle exister ? Est-il possible de penser l’Action internationale comme un outil de résolution des problématiques locales ? De quelle(s) manière les expériences des collectivités territoriales partenaires peuvent elles représenter des sources d’inspiration et d’innovation utiles au développement des territoires français ? Ces différentes questions nous amèneront à interroger la place de l’Action internationale au sein des politiques publiques locales : une compétence à part entière ou un mode d’exercice et d’amélioration des compétences « traditionnelles » ?
THESE : L’action extérieure des collectivités territoriales françaises : étude de la mise en œuvre d’une action publique transsectorielle, vecteur d’articulation entre territoires et scène extérieure
Par Mary Gely Sous la direction de Jean Lapèze
Soutenue le 25 janvier 2016 à Grenoble
Résumé : « Ce travail de thèse a pour objectif de mettre en lumière les raisons et les manières avec lesquelles sont actuellement mises en œuvre des actions extérieures des collectivités territoriales (AECT). En effet, malgré un contexte « tendu » les collectivités territoriales continuent de développer des actions en lien avec l’international. Alors que se multiplient les discours sur la réciprocité et sont mis en avant les partenariats « gagnant-gagnant », on se demandera quels sont réellement les impacts des actions extérieures pour les territoires locaux français : Existe-t-il une cohérence entre les impacts escomptés et ceux réellement observables sur le territoire ? De même, on s’interrogera sur les logiques sous-tendant ces actions : La logique de solidarité internationale est-elle dépassée ? Le « référentiel » de l’action extérieure est-il en train d’évoluer ? Enfin, seront questionnées les modalités effectives de mise en œuvre des actions extérieures dans, et par, les collectivités territoriales : Quels sont les acteurs, internes et externes, impliqués ? Selon quelles modalités participent-ils à ce processus ? En ce sens, en se basant notamment sur notre expérience CIFRE en « coopération décentralisée » ainsi que sur une série d’entretiens de professionnels, sera appréhendée la mise en œuvre des AECT « par le bas » dans une approche proche de la sociologie de l’action publique. De plus, afin de saisir plus globalement cet « objet frontière », notre recherche alliera sciences du territoire et études des relations internationales. »